Dr. Helen MacKay
Présidente du comité de coordination des chercheurs principaux d’Exactis Innovation et chef de la division d’oncologie médicale et d’hématologie de l’hôpital Sunnybrook.
Dr. Gerald Batist
Cofondateur et chef Responsable médical, Exactis Innovation et Directeur du Centre McGill de recherche translationnelle sur le cancer
La pandémie de COVID-19 a permis de diagnostiquer des patients atteints de cancers plus avancés. Des traitements ciblés aideront le Canada à relever ce défi.
Les spécialistes du cancer s’inquiètent des effets de la pandémie de COVID-19 sur le diagnostic et le traitement du cancer. La suspension initiale des programmes de dépistage préventif et les retards dans les traitements, ainsi que le fait que les patients évitent les visites chez le médecin par crainte d’attraper le virus, ont fait que les Canadiens ont été diagnostiqués plus tard et avec des cancers plus avancés qui sont plus difficiles à traiter.
Pour relever ce défi, il faudra innover afin de proposer des traitements plus efficaces et plus ciblés, c’est-à-dire fournir le bon traitement à la bonne personne au bon moment. Exactis Innovation est un réseau pancanadien qui aide les cliniciens à y parvenir. Depuis décembre 2015, l’initiative « Personalize My Treatment » (PMT)™ inscrit les patients atteints de cancer dans un registre qui saisit leurs antécédents médicaux et les caractéristiques moléculaires et génomiques de leur cancer. L’objectif du réseau est d’augmenter le nombre d’essais en oncologie de précision au Canada et d’accroître l’accès aux nouveaux traitements ciblés pour les patients canadiens atteints de cancer.
Comment la pandémie de COVID-19 a-t-elle affecté le diagnostic et le traitement du cancer et comment le système de soins de santé peut-il relever ce défi ?
À l’échelle mondiale, on a constaté une réduction de plus de 50 à 75 % de certains dépistages du cancer et de certaines opérations chirurgicales. Quand les patients reviennent, on voit des cancers plus avancés. Des modélisations ont montré qu’il y aura une augmentation de la mortalité au cours des prochaines années. Pour atténuer ce phénomène, nous devrons reconstituer nos ressources humaines, notamment en recrutant davantage d’infirmières afin d’augmenter la capacité. Mais pour vaincre le cancer, nous devrons également intensifier considérablement notre recherche clinique avec de nouveaux traitements pour de meilleurs résultats.
Comment la médecine de précision contribuera-t-elle à atteindre ces objectifs ?
La médecine de précision vous donne de bien meilleurs résultats. Si nous avons ce tsunami de patients cancéreux, avec une maladie encore plus avancée, mais que nous continuons à leur administrer une chimiothérapie standard, les mêmes résultats se produiront. Nous avons besoin de la recherche et de l’innovation pour nous sortir de cette situation. Au Canada, nous sommes lents à approuver une variété de médicaments, donc la façon dont nous accédons aux nouveaux traitements est de faire participer les patients à des essais cliniques qui leur donnent accès à ces médicaments.
Comment Exactis Innovation fait-elle progresser la médecine de précision au Canada ?
Bien que je sois basé à Sunnybrook, je suis en relation avec tous les centres qui font partie du réseau Exactis. Pour moi, Exactis a pour but de faire avancer le programme de médecine de précision et d’amener plus d’essais au Canada pour le bénéfice des patients. En tant que centre, nous participons donc aux études, mais nous collaborons également avec des chercheurs principaux d’autres centres pour faire avancer ce programme vers des traitements de précision.
Qu’est-ce qui vous enthousiasme le plus dans les progrès de la médecine de précision ?
La découverte de biomarqueurs qui peuvent vous aider à choisir le bon traitement pour la bonne personne au bon moment est extrêmement importante. De même, en étant plus précis sur les traitements, il ne s’agit pas seulement de vivre plus longtemps, mais de vivre mieux. Une thérapie plus ciblée permet de réduire la toxicité des médicaments. En atteignant la bonne cible, on maximise la qualité de vie et on minimise la toxicité. Nous avons toujours su qu’une approche unique ne convenait pas à tous, mais nous ne disposions pas des outils nécessaires pour sélectionner les traitements. Nous entrons dans une ère où nous commençons justement à faire cela et c’est extrêmement excitant.
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