Scott Vaughan
Président et directeur général, L’Institut international pour le développement durable
Mike Wilson
Directeur exécutif, Smart Prosperity Institute
Au fil des décennies à venir, la demande mondiale en ressources naturelles limitées pourrait dé passer de 400 pour cent la capacité de la Terre à produire. L’impact économique qui en résultera sera sévère, l’instabilité des marchés mondiaux et les ruptures d’approvisionnement entraînant des pertes allant jusqu’à 25 milliards de dollars américains pour ce qui est de la croissance économique mondiale d’ici 2050, selon la société de consultation mondiale Accenture Strategy.
La solution pourrait bien se trouver dans l’économie circulaire. Dans une économie circulaire, contrairement à notre économie linéaire actuelle — dans laquelleles produits sont fabriqués, utilisés, puis jetés — les produits sont conçus et fabriqués dans le but d’être réutilisés ou recyclés à la fin de leur vie utile. De cette façon, ils conservent leur valeur, réduisent la quantité de déchets produite et éliminent le recours aux matériaux neufs non-renouvelables dans le processus de fabrication.
« L’économie circulaire, c’est transformer les habituels défis entourant les ressources naturelles et la pollution en autant d’opportunités, rapporte Mike Wilson, directeur exécutif au Smart Prosperity Institute. Plutôt que de voir un problème de gaspillage, il s’agit de travailler à conserver la valeur des produits et des matériaux à travers un circuit fermé de production et de consommation. »
L’économie circulaire génère des bénéfices concrets
En Europe, des stratégies d’économie circulaire ont généré des emplois en tirant profit des innovations et des nouvelles technologies pour créer de la croissance économique. Ces stratégies améliorent la compétitivité des entreprises en atténuant les risques de volatilité des prix et l’incertitude au niveau de l’approvisionnement, créant de nouvelles sources de revenus, augmentant l’efficacité et renforçant la différenciation des marchés et les relations avec les clients.
L’économie circulaire, c’est transformer les habituels défis entourant les ressources naturelles et la pollution en autant d’opportunités.
« Chaque entreprise cherche des façons de réduire le gaspillage — que ce soit d’énergie, de productivité ou de matériaux, rappelle Scott Vaughan, président et directeur général de l’Institut international pour le développement durable. En implantant des systèmes circulaires, les compagnies peuvent réduire significativement le gaspillage de matériaux, tout en explorant un potentiel jusque là inexploité. »
L’adoption deprincipes d’économie circulaire, une mine d’opportunités
Même si le Canada n’a pas encore vu naître le type de stratégies d’économie circulaire globales et intégrées qui a fait le succès d’autres économies ailleurs dans le monde, la recherche traitant des promesses de l’économie circulaire fait surface. En Ontario, une étude sur l’impact de l’augmentation du réacheminement des déchets a révélé qu’il stimulait le PIB de la province et créait 13 000 emplois à temps plein.
Des exemples concrets se manifestent aussi au Canada dans la communauté des affaires. IKEA Canada promouvoit activement sa contribution à l’économie circulaire. L’an dernier, la chaîne a créé un partenariat avec Setsuné Indigenous Fashion Incubator, une entreprise sociale basée à Toronto, dans le but de lancer une collection faite à la main conçue uniquement à partir de tissus IKEA récupérés.
« Les Canadiens moyens peuvent s’engager dans ce processus (l’économie circulaire) à travers les produits qu’ils demandent, affirme Wilson. Le récent mouvement autour despailles de plastique est une belle démonstration de la façon dont les consommateurs peuvent eux-mêmes avoir un impact — mais leurs actions doivent infiltrer l’économie pour être vraiment transformatrices. »
Version originale par Gavin Davidson, traduite de l’anglais par Multilingo Plus