Dr Paul Wheatley-Price
Oncologue médical au Centre de cancérologie de l’Hôpital d’Ottawa et professeur agrégé au département de médecine de l’Université d’Ottawa
Les Canadiens sont considérablement touchés par le cancer du poumon, mais ils peuvent garder espoir grâce aux nouveaux traitements et aux programmes de dépistage.
Le cancer du poumon est le cancer le plus souvent diagnostiqué au Canada. Il est également la principale cause de décès par cancer, et ce, autant chez les hommes que chez les femmes. Il s’agit d’une maladie qui n’a généralement pas de bons résultats : 75 % des cas sont diagnostiqués au stade III ou IV. Un diagnostic précoce, posé avant que la maladie ne se propage, peut améliorer les chances de survie.
Depuis plus d’une décennie, le Dr Paul Wheatley-Price, oncologue médical au Centre de cancérologie de l’Hôpital d’Ottawa et professeur agrégé au département de médecine de l’Université d’Ottawa, a consacré la majeure partie de sa carrière au cancer du poumon. La sensibilisation accrue, les programmes de dépistage et les nouvelles options de traitement donnent de l’espoir aux personnes atteintes de la maladie.
Nouvelle priorité accordée au dépistage et au diagnostic précoce
En devenant plus accessibles, les programmes de dépistage du cancer du poumon joueront un rôle de plus en plus important. « Le dépistage est assez récent, affirme le Dr Wheatley-Price. Pour dépister la maladie, on fait passer un examen annuel de tomodensitométrie (TDM) du thorax aux personnes présentant un risque de cancer du poumon élevé. Cette technique expose les patients à une quantité très faible de radiations. Partout dans le monde, il est reconnu depuis plusieurs années que cet examen permet la détection efficace du cancer du poumon au stade I ou II. Cependant, le dépistage est assez nouveau au Canada. » Il est recommandé que les adultes à haut risque âgés de 55 à 74 ans, qui fument ou qui ont arrêté de fumer il y a moins de 15 ans et qui ont des antécédents de tabagisme, passent un examen de dépistage du cancer du poumon. À l’heure actuelle, le dépistage est offert de façon sporadique au Canada. L’accès au dépistage est un des enjeux importants auxquels s’attaque l’organisation Cancer pulmonaire Canada (CPC). Selon le Dr Wheatley-Price (président de CPC de 2016 à 2021), l’organisation incite les ministères de la Santé provinciaux à mettre en place des programmes de dépistage du cancer du poumon et à les rendre plus accessibles. « Lorsque j’ai commencé à m’investir auprès du CPC, il n’y avait pas de véritables groupes de défense des droits des patients, fait-il remarquer. Le cancer du poumon est plus fréquent chez les personnes âgées, les personnes habitant en milieu rural, ainsi que les personnes peu scolarisées et de faible statut socio-économique. Et honnêtement, les gens ne survivaient pas au cancer du poumon. Il n’y avait personne pour défendre leurs droits. Heureusement, grâce à diverses initiatives, la situation s’est nettement améliorée ».
Peu de traitements ont été très efficaces jusqu’à ce jour. Mais maintenant, cela commence à changer. Par conséquent, on observe une amélioration du taux de survie.
Des innovations récentes qui améliorent le taux de survie
Les médecins disposent de plusieurs outils pour traiter le cancer du poumon, notamment la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie, lesquelles peuvent être utilisées isolément ou ensemble. Au cours des dernières années, les thérapies ciblées* et l’immunothérapie** se sont rajoutées aux options de traitement, grâce aux innovations en recherche sur le cancer. « Peu de traitements ont été très efficaces jusqu’à ce jour, déclare le Dr Wheatley-Price. Mais maintenant, cela commence à changer. Par conséquent, on observe une amélioration du taux de survie. Il y a dix ans, le taux de survie d’un patient atteint d’un cancer du poumon 5 ans après son diagnostic était de 13 %. Selon les données les plus récentes de 2021, ce taux est maintenant de 22 %. Le taux a augmenté de 3 % par rapport à 2020, ce qui est la plus grande amélioration observée à ce jour, note-t-il. Et ce n’est pas dû au dépistage, ajoute le Dr Wheatley-Price. Cette pratique est trop récente pour avoir contribué aux résultats. Cette amélioration est due au fait qu’il existe maintenant davantage de traitements permettant aux gens de vivre beaucoup plus longtemps. Nous espérons que cela continuera à s’améliorer dans les années à venir. De nombreuses personnes sont toujours en vie plusieurs années après avoir reçu un diagnostic de cancer du poumon de stade IV, déclare-t-il. Sans l’immunothérapie, elles n’auraient pas survécu aussi longtemps. Aujourd’hui, on traite aussi de manière efficace le cancer du poumon de stade III par immunothérapie, ce qui augmente le taux de guérison. Ce mode de traitement tout à fait révolutionnaire a complètement modifié les résultats sur la santé de nombreux patients. Afin de créer un avenir sain pour les patients, des personnes dévouées de disciplines variées sont requises pour former une équipe de soins : des médecins, des oncologues médicaux ou des radio-oncologues, des pneumologues, des chirurgiens thoraciques, des pathologistes, des médecins en soins palliatifs et des radiologues, mais aussi des infirmières et des professionnels paramédicaux, comme des ergothérapeutes, des physiothérapeutes, des travailleurs sociaux, des préposés au service de soutien personnel et du personnel de bureau. Nous ne pouvons pas toujours guérir les gens, mais aujourd’hui, grâce au travail d’équipe, nous sommes en mesure de leur offrir un espoir réaliste de vivre beaucoup plus longtemps, et ce, dans de meilleures conditions qu’ils ne l’auraient imaginé ». Le travail dévoué des professionnels de la santé, en association avec les nouvelles thérapies, offre de meilleurs résultats aux patients.
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Références
-https://cancer.ca/fr
-lungcancercanada.ca/Lung-Cancer/Living-with-lung-cancer/Talking-about-cancer.aspx
Définitions
* Thérapie ciblée : certaines personnes atteintes d’un cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) reçoivent une thérapie ciblée, laquelle a recours à des médicaments qui ciblent des molécules précises (telles que des protéines) à la surface ou à l’intérieur des cellules cancéreuses. Ces molécules aident à envoyer aux cellules cancéreuses des signaux qui bloquent leur croissance et leur division. En ciblant ces molécules, les médicaments interrompent la croissance et la propagation des cellules cancéreuses tout en limitant les dommages causés aux cellules saines.
** Immunothérapie : notre système immunitaire peut repérer et détruire les cellules cancéreuses. Mais celles-ci peuvent parfois détourner le système immunitaire afin d’éviter d’être détruites. Elles peuvent également l’empêcher de fonctionner correctement. L’immunothérapie renforce ou restaure la capacité du système immunitaire à combattre le cancer.
*** Le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) : le cancer du poumon non à petites cellules se développe habituellement dans les cellules glandulaires de la partie externe des poumons : on appelle ce type de cancer adénocarcinome. Le cancer du poumon non à petites cellules peut aussi se développer dans des cellules aplaties et minces appelées cellules malpighiennes. Ces cellules tapissent les voies respiratoires qui relient la trachée aux poumons (également appelées bronches). Il s’agit du carcinome épidermoïde. Moins fréquent, le carcinome à grandes cellules est une autre forme de CPNPC. Il existe également plusieurs types rares de CPNPC, notamment le sarcome et le carcinome sarcomatoïde.