Michael Mullette
Président-directeur général
Sanofi Canada
Le gouvernement du Québec a récemment lancé une stratégie pour les sciences de la vie qui cible 4 milliards $ en investissement étranger avec comme objectif avoué de se classer dans les cinq meilleurs de l’industrie en Amérique du Nord d’ici 2027. Plus de 205 millions $ a été investi pour les cinq prochaines années dans l’industrie des sciences de la vie. Michael Mullette, président chez Sanofi Canada, a accepté de répondre à nos questions sur le sujet.
Quel impact est-ce que ce financement a eu sur l’industrie?
Michael Mullette : Le temps est venu de collaborer pour trouver des solutions permettant d’intégrer l’innovation dans le système de santé et de services sociaux destinés aux patients. Cette injection de fonds a permis à l’industrie de se concentrer davantage sur l’innovation au Québec en investissant dans la recherche clinique, les subventions à l’éducation et à la recherche, le financement d’étudiants co-op et les partenariats avec des hôpitaux et d’autres établissements de recherche. Chez Sanofi, nous avons lancé plusieurs projets associant le gouvernement, l’industrie et le monde universitaire afin d’améliorer les résultats dans des domaines de maladies spécifiques.
Quelle est l’importance du secteur des sciences de la vie dans l’économie canadienne?
L’industrie est essentielle pour l’économie canadienne, à la fois en termes d’opportunités d’emploi et d’investissement mondial. L’industrie canadienne des sciences de la vie a un impact économique global de plus de 3 milliards de dollars par an et emploie 34 000 personnes dans des emplois hautement qualifiés1. La combinaison de ces deux éléments contribue largement à la rentabilité du système de santé canadien.
En tant que société pharmaceutique de premier plan au Canada, quel rôle joue Sanofi dans l’écosystème des sciences de la vie?
Sanofi a 100 ans d’histoire au Canada, à commencer par la fondation par Sanofi Pasteur en 1914 en tant que « laboratoire des antitoxines » au sein de l’Université de Toronto. Au fil des années, le site a conduit au développement, entres autres, d’antitoxines, d’insuline, d’héparine et de vaccins contre la polio. De plus, le siège social de Sanofi Canada est établi à Laval, au Québec, depuis plus de 50 ans. Sanofi Canada est le plus important investisseur biopharmaceutique en recherche et développement au pays, avec 20 pour cent de ses revenus soit quatre fois plus que la moyenne du secteur. Nous employons plus de 2 000 personnes sur nos quatre sites et accueillons plus de 100 étudiants co-op chaque année. Je dirais que notre portée est aussi profonde que large.
L’industrie est essentielle pour l’économie canadienne, à la fois en termes d’opportunités d’emploi et d’investissement mondial.
Que faudrait-il changer pour que les sociétés pharmaceutiques canadiennes puissent continuer d’innover et d’améliorer la qualité de vie des Canadiens?
Le paysage de l’accès et des remboursements évolue très rapidement et nous devons veiller à ce que les patients au Canada obtiennent un accès rapide aux médicaments. Actuellement, cela peut prendre plusieurs années après l’approbation de Santé Canada avant que les patients puissent accéder aux nouvelles innovations via le système à remboursement public. Ceci est directement lié à un système inefficace qui doit être amélioré. Sans un environnement plus prévisible, nous pourrions voir la volonté des entreprises canadiennes et internationales d’investir et de créer des emplois ici diminuer.
Quelles innovations passionnantes pouvons-nous attendre de Sanofi en 2019?
Il y a de quoi être enthousiasmé cette année, en particulier pour ce qui est de la commercialisation de médicaments essentiels. Nous avons récemment finalisé l’acquisition de Bioverativ et d’Ablynx, ce qui nous a permis de lancer de nouveaux traitements pour les troubles rares du sang. Ces médicaments répondront aux besoins importants non satisfaits des patients à travers le monde. Nous cherchons également à lancer de nouveaux traitements innovants en oncologie, pour le diabète et en immunologie ainsi qu’à élargir les indications de certains de nos médicaments récemment lancés, dans un large éventail de domaines thérapeutiques. En 2018, notre unité d’études cliniques a doublé le nombre d’études commencées par rapport à 2017 et nous comptons poursuivre sur cette lancée en 2019.